Résumé :
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Incarnation du mouvement de rationalisation et de gestionnarisation de l’hôpital public, la régulation au bloc opératoire vise à assurer l’efficience du programme et à l’ajuster en fonction des imprévus. Des infirmières et aides-soignantes viennent parfois en soutien aux cadres sur ces missions. À l’appui d’observations ethnographiques et d’entretiens dans deux blocs opératoires pluridisciplinaires franciliens, cet article interroge la légitimation de ces professions dominées face à des régulations autonomes médico-chirurgicales fortes dans un contexte de difficultés systémiques. L’affirmation des régulatrices tient tout d’abord à la ressource informationnelle qu’elles incarnent, essentielle à l’hôpital-entreprise. Ensuite, leur mandat dédié, leur position spatiale d’hyper-proximité comme leurs savoirs expérientiels localisés aident au processus d’enrôlement des acteurs permettant les ajustements du programme. Leur travail émotionnel vient enfin prévenir les conflits serviciels avec les usagers et réguler les affects de cet espace fermé.
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