Titre : | Autotraitement avec du cannabis pour soulager les symptômes de la douleur, de l’anxiété ou des troubles du sommeil : une étude de portée : Etat des connaissances |
Auteurs : | Axelle Marchand |
Type de document : | Ouvrage |
Editeur : | Québec [CAN] : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 2024/07 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Cannabis ; Cannabis thérapeutique ; Jeunes ; Adolescent ; Consommation ; Automédication ; Revue de littérature ; Rapport ; Québec |
Résumé : |
Faits saillants :
En 2023, près du tiers des individus âgés de 15 ans et plus ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois ont rapporté en consommer pour des raisons de santé, et ce, majoritairement sans autorisation médicale. Les raisons et objectifs les plus fréquemment rapportés sont le soulagement de la douleur, des troubles du sommeil et la gestion de l’anxiété. L’utilisation de cannabis en autotraitement amène plusieurs questionnements quant aux bénéfices, à la sécurité et à d’autres enjeux pouvant découler de cette pratique. La présente étude de portée de la littérature sur l’usage du cannabis dans le but de soulager des symptômes communs a permis de relever certains constats et plusieurs limites. Aucune revue (systématique ou non) portant spécifiquement sur l’autotraitement avec du cannabis n’a été identifiée. La recherche sur le cannabis à des fins médicales a été relevée comme beaucoup plus abondante pour la douleur, surtout chronique, que pour l’anxiété ou les troubles du sommeil. Bien que certaines études rapportent des effets positifs du cannabis pour soulager la douleur, la qualité de la preuve est souvent évaluée comme faible, voire insuffisante, par les différents auteurs. Les effets observés sont généralement de faible amplitude et limités à un nombre restreint de patients. Lorsqu’il est évalué adéquatement, le risque de survenue d’effets indésirables en lien avec la consommation de cannabis est plus élevé que pour l’usage d’un placebo. Des comparaisons avec les traitements standards (p. ex. opioïdes, anxiolytiques, anti-inflammatoires, etc.) pour chacune des conditions de santé retenues sont manquantes ou insuffisantes. Les méta-analyses ne permettent pas d’identifier un type de produit ou une dose optimale pour une condition de santé donnée, puisque ces données sont très variables entre les études. Il existe certaines contradictions entre les doses de cannabidiol (CBD) jugées efficaces pour traiter l’anxiété et les doses jugées sécuritaires pour un usage chronique, de même qu’entre les protocoles proposés pour établir le dosage optimal des cannabinoïdes et le temps minimal requis pour ressentir pleinement les effets thérapeutiques d’une dose de cannabis. Dans les revues ayant évalué le risque de biais des études, celui-ci est généralement jugé non négligeable. Il existe un réel besoin de conduire des études de qualité, de mieux comprendre la pharmacologie des différents cannabinoïdes et d’évaluer plus systématiquement les risques pour la santé. Il est aussi rapporté que les risques sont souvent négligés sur les plateformes Web qui font la promotion du cannabis au profit des bénéfices, pouvant contribuer à créer des attentes exagérées. Les différents constats relevés dans cette revue sont aussi en phase avec les principaux éléments de positionnement rapportés par les différents regroupements de professionnels de la santé au Québec et au Canada, selon lesquels le cannabis devrait être proposé uniquement en cas d’échec avec les traitements usuels. Il apparait important de suivre l’évolution de la recherche sur l’usage du cannabis à des fins médicales, plus particulièrement sur l’autotraitement, et de réfléchir aux moyens de communiquer ces informations plus nuancées à la population. |
En ligne : | https://www.inspq.qc.ca/publications/3606 |
Documents numériques (1)
![]() Rapport URL |