Résumé :
|
En vingt ans, les pénuries de gynécologues-obstétriciens, de réanimateurs ou de sages-femmes ainsi que les fermetures de lits et de maternités, mais aussi les déserts médicaux, n’ont cessé de croître. Cela peut expliquer que, malgré des moyens consacrés à la politique de périnatalité toujours plus importants, les résultats observés soient jugés médiocres. Ainsi, depuis une vingtaine d’années, notre taux de mortinatalité est parmi les plus élevés d’Europe, et la France est l’un des seuls pays où il ne s’est pas amélioré ; idem pour la mortalité néonatale, qui s’élève à près de mille décès par an – dont près de 40 % sont jugés évitables. Le nombre de décès maternels – près d’une centaine par an – est comparable à la moyenne des pays européens, mais 66 % de ces décès sont jugés évitables. Il faut également tenir compte des déficiences, des handicaps et des pathologies d’origine périnatale et des conséquences humaines en découlant. Les professionnels de santé concernés alertent sur la mise en danger des patients ainsi que sur leur tri, lequel entraîne pour ces derniers une perte de chance. La protection de la santé de la mère et de l’enfant doit devenir une priorité absolue du droit de la santé et de la santé publique, et ce, d’autant plus que des systèmes de santé étrangers arrivent à atteindre des objectifs de réduction de la mortalité, des déficiences et des handicaps, tout en améliorant la santé et le bien-être des populations partout sur leur territoire.
|