Résumé :
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Aujourd'hui l’intelligence artificielle est utilisée presque en routine pour des diagnostics radiologiques (radiographie du poumon, du sein, etc.), en cancérologie, en immunologie. Ces systèmes experts sont dédiés à un type de pathologie, et ont fait l’objet de nombreuses évaluations qui en précisent les performances. Plus récemment, l’exergue est mis sur l’intelligence artificielle conversationnelle avec ChatGPT, Bard et quelques autres outils de ce type. L’intelligence artificielle conversationnelle peut être assimilée à une intelligence artificielle « généraliste » comportant une phase d’apprentissage à partir de très nombreuses sources disponibles en accès libre sur internet, et utilisant un questionnement en langage naturel sous la forme d’une conversation de l’utilisateur avec le logiciel. Elle est ubiquitaire, elle répond à tout type de question, quel que soit le domaine. En médecine, ChatGPT et Bard (appelé maintenant Gemini) ont été évalués sur leurs performances diagnostiques [5, 6]. Ces logiciels montrent des capacités à résoudre des cas cliniques en proposant par exemple une liste de diagnostics et les examens complémentaires utiles pour les préciser. Leurs capacités sont étonnantes, proches de celles de médecins expérimentés, mais loin d’être infaillibles. Aujourd’hui, un médecin humain ne peut pas encore être remplacé par un ordinateur. L’évolution technique est très rapide, et, vraisemblablement, les performances vont s’améliorer avec le temps. Cela nous incite à avoir une réflexion beaucoup plus générale sur ce qui est de nature à conforter notre confiance dans ces outils et dans leur utilisation. Leurs limites ne sont pas forcément connues de leurs utilisateurs. La révolution de Google permettait de rechercher des informations sur Internet, éventuellement de préparer ses consultations avec son médecin ; maintenant, la révolution de l’intelligence artificielle va faire partie du quotidien de tout patient. Que ce soit pour des diagnostics, mais aussi pour des outils d’autosurveillance connectés comme cela existe aujourd’hui pour le diabète par exemple. Cela nous incite à réfléchir aux principes éthiques de l’utilisation de l’intelligence artificielle d’une façon prospective, indépendamment de l’outil lui-même.
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