Résumé :
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Le domaine de la vie intime, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap est encore et toujours l’objet de préjugés. Ces personnes vivent notamment moins de relations intimes que la population générale, ce qui, sans aucun doute, engendre de l’insatisfaction. On peut également constater un décalage entre leur faible taux de participation effective à ce domaine de la vie sociale et les besoins, exprimés ou non, en la matière. L’organisation des institutions se trouve prise dans une tension entre deux logiques : la privatisation d’un cadre de vie respectueux de la singularité des projets individualisés et l’obligation de concevoir un règlement de fonctionnement formalisant « les devoirs nécessaires au respect des règles de vie collective ». Nous retrouvons ici une difficulté propre aux sociétés démocratiques : préserver le libre arbitre, affirmer le droit à l’autonomie ou l’émancipation de chacun, mais au prix d’une déliaison des relations interpersonnelles, d’un abandon de l’individu à sa solitude. Derrière cela, un enjeu à rappeler sans cesse : la nécessité d’un nouveau rapport aux personnes, au sens où l’avait affirmé un rapport de l’ancien Conseil Supérieur du Travail Social : "vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage"!
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