Résumé :
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« Sortir de sa zone de confort, se confronter aux gamins », c’est l’idée du professeur de gynécologie Israël Nisand au début des années 1990. A l’époque, chef de service dans un hôpital de la région parisienne, il reçoit chaque semaine des jeunes filles de 14 ou 15 ans venues pour se faire avorter. Ces patientes en déshérence ignorent tout de la contraception, de l’IVG et de la sexualité en général. En face de l’hôpital, un collège. Le médecin s’y rend. Proviseur et professeurs, désemparés, acceptent volontiers sa proposition, informer les élèves : masturbation, jouissance, avortement, homo et bi sexualité, violence, inceste, domination masculine, IST, genres, désir et amour aussi, tout est abordé en une heure et demi. Succès immédiat, voilà le gynéco demandé partout en France où il fait à chaque fois le même constat : nos ados sont ignorants et tous, sans exception, sont formatés par la pornographie. Depuis, le nombre d’avortements chez les mineures a baissé mais reste le plus élevé d’Europe (15 000 chaque année chez les moins de 18 ans, 90 000 chez les moins de 24 ans). Et les plaintes pour violences sexuelles ont largement augmenté. Aujourd’hui, Israël Nisand se bat pour que l’on parle de sexe dans toutes les écoles, ce sujet crucial, intime et universel, mis à mal par la désinformation, le machisme et l’intégrisme religieux.
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