Résumé :
|
La santé au travail est un enjeu pour les autorités sanitaires, un défi pour l’employeur et une préoccupation pour le travailleur. Elle a aussi un potentiel impact économique majeur. Un facteur de risque susceptible d’entraver la santé des travailleurs est le stress chronique lié au travail, plus précisément au déséquilibre entre contraintes pour le travailleur liées aux tâches à réaliser et aux ressources à disposition pour les faire. Le but est d’identifier le stress au travail au moyen du Job Stress Index, un indicateur des conditions de travail prenant en compte les contraintes et les ressources liées aux tâches à accomplir, l’épuisement ressenti par le travailleur et l’impact économique potentiel qui en découle et d’en estimer l’évolution au cours du temps. Des enquêtes transversales ont été menées au niveau national sur un échantillon représentatif de la population active répétées portant sur les années 2014, 2016, 2018 et 2020. Concernant le niveau de stress, représenté par le déséquilibre entre ressources et contraintes, de la population interrogée, on constate qu’entre 24,8 % et 29,5 % des individus sont soumis à des conditions de travail considérées comme stressantes, tendance à la hausse au cours du temps de 2014 à 2020. En ce qui concerne le niveau d’épuisement émotionnel de la population étudiée, 24 à 29 % se sentent passablement ou très épuisés, tendance également à la hausse et pourcentages corrélés au niveau de stress. Une baisse de la productivité (estimée de 13 % à 15 %) en résulte, telle que mesurée par une augmentation de l’absentéisme et du présentéisme, phénomène particulièrement net parmi les plus jeunes. Le stress au travail représente bien un enjeu important en termes de santé publique, mais aussi un enjeu économique ; le prévenir mériterait davantage de considération par les autorités. (R.A.)
|