Résumé :
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Depuis un demi-siècle, de nombreuses réformes ont porté sur l’organisation institutionnelle des pouvoirs locaux et la territorialisation des politiques publiques. Les deux premiers actes de la décentralisation en 1983 et 2003 ont ainsi permis des transferts de compétences conséquents de l’État vers les collectivités locales. Ils ont abouti, dans le secteur social, à l’émergence d’un véritable « département-providence ». Alors que dans un premier temps, la décentralisation avait maintenu une homogénéité des compétences entre les collectivités, les inflexions législatives plus récentes ont permis une organisation spécifique à chaque territoire. Cette logique de différenciation est mue par une dynamique multidimensionnelle, concernant les enjeux auxquels sont confrontés les territoires comme leurs capacités à les prendre en charge (1re partie). De ce point de vue, la divergence a cru entre les territoires les mieux insérés dans l’économie mondiale, en particulier les métropoles, et ceux moins attractifs des villes moyennes et des territoires ruraux. Afin de s’adapter à cette hétérogénéité, les pouvoirs publics pilotent la territorialisation des politiques publiques à l’aide d’outils éprouvés (diagnostic, projet, contrat) ou plus récents, notamment numériques (statistiques en accès ouvert, Big data...) [2e partie]. Ces nouveaux dispositifs de gestion facilitent expérimentations et innovations, dont certaines essaiment voire contribuent à transformer les politiques nationales (3e partie). (R.A.)
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