Résumé :
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L’usage des pesticides s’est fortement accru au cours des deux dernières décennies du fait de leur capacité à sécuriser les rendements et réduire la charge de travail des agriculteurs, les représentations de leur efficacité, et la possibilité d’avoir de « beaux légumes ». Néanmoins, leurs effets toxiques multiples et graves sur la santé et l’environnement, aujourd’hui largement documentés, alimentent les inquiétudes et attisent les débats. Les pesticides étant des substances destinées à « détruire ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales, les nuisibles, les espèces indésirables de végétaux ou d’animaux causant des dommages » sont toxiques par définition. Les risques liés à leur utilisation dans l’agriculture ne sont plus à démontrer. Ils sont partout à l’origine de problèmes de santé publique, y compris en Afrique. Ils menacent la santé des utilisateurs, mais également celle de leurs familles, des consommateurs de produits traités par ces substances et de la population en général. De manière indirecte, les pesticides agricoles contribuent à la persistance des maladies vectorielles, en favorisant le développement de la résistance chez certains vecteurs de pathologie. En outre, ces produits ne menacent pas seulement la santé, ils sont aussi un danger pour l’environnement (pollution du sol, du sous-sol, de l’eau, de l’air, etc. Ils sont même un facteur de risque de suicide . Si le lien entre l’utilisation des pesticides en agriculture, la santé et l’environnement a largement été étudié, le rôle des considérations sanitaires et environnementales dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques liées aux pesticides en Afrique et dans les Suds n’a pas suffisamment retenu l’attention des chercheurs. Ce sont pourtant les politiques publiques qui sont supposées orienter et encadrer l’utilisation des pesticides pour en limiter les effets néfastes. (R.A.)
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