Résumé :
|
En France, les personnels hospitaliers dénoncent depuis plusieurs années une dégradation de leurs conditions de travail dues aux restrictions budgétaires, aux sous effectifs et à l’accroissement des tâches administratives. Parallèlement, de nombreuses professions de santé réclament une meilleure reconnaissance de leur qualification et de la pénibilité de leur travail. Cela n’est pas nouveau, puisque ce sont en effet les infirmières qui, les premières, ont revendiqué une meilleure reconnaissance au travail pour professionnaliser leur métier, et ce, dès 1988]. Peut-on mettre en évidence des relations entre les conditions de travail et la reconnaissance ? En sciences de gestion, les travaux sur la reconnaissance ont principalement porté sur l’identification des pratiques de reconnaissance, ou de non-reconnaissance, et sur ses effets sur le comportement des salariés dans l’organisation. Peu de travaux traitent des facteurs qui ont une influence sur la reconnaissance. L’impact des transformations des conditions de travail est évoqué mais ne s’appuie pas sur des résultats empiriques. Dans cette recherche, nous retenons l’approche multidimensionnelle de la reconnaissance de Brun et Dugas pour tester cinq hypothèses sur les relations entre certaines caractéristiques des conditions de travail et certaines dimensions de la reconnaissance sur la base de l’exploitation de 26 entretiens semi-directifs et d’un questionnaire administré dans un centre hospitalier universitaire français en 2018. Les conditions de travail ont une influence quasi similaire sur toutes les dimensions de la reconnaissance. L’autonomie dans le travail, le soutien de la hiérarchie et les moyens disponibles pour réaliser son travail sont les caractéristiques des conditions de travail qui ont la plus forte influence sur la reconnaissance. Sur un plan plus descriptif, les résultats montrent que les médecins, les personnels soignants et les personnels médico-techniques sont ceux qui expriment le plus grand déficit de reconnaissance. Parmi les 4 dimensions de la reconnaissance, c’est principalement celle de l’investissement au travail qui fait défaut
|