Résumé :
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En France, la coopération entre les professionnels de santé exerçant dans les soins de premier recours peut servir de réponse face aux enjeux de l’inégale répartition géographique des médecins et de l’amélioration de la qualité et de la pertinence de la prise en charge des patients. Depuis 2004, Asalée, une expérimentation de coopération, offre aux infirmiers la possibilité d’effectuer certaines tâches substituables ou complémentaires à celles des médecins généralistes. Cet article évalue l’impact de cette expérimentation sur l’efficience technique de 1 152 médecins généralistes sur la période 2010-2017 à partir de données d’activité et de pratique professionnelle du Système National des Données de Santé (SNDS). L’analyse stochastique des frontières de production dans un cadre multi-output, après un appariement entre un échantillon de 361 médecins généralistes participant à l’expérimentation et un groupe témoin de 791 médecins généralistes n’y participant pas, montre qu’il existe des différences initiales en faveur des futurs entrants dans l’expérimentation qui se maintiennent dans le temps, l’expérimentation n’améliorant pas significativement l’efficience technique des cas relativement aux témoins (68,70% contre 66,50% en moyenne pour le score d’efficience sur l’ensemble de la période). L’absence d’effet de l’expérimentation sur le score d’efficience technique pourrait être liée au nombre réduit d’actes pouvant être délégués à l’infirmière.
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