Résumé :
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La médecine générale a la particularité de modifier la question classique du triage dans le domaine du soin qui se pose habituellement et historiquement autour de la différenciation entre ceux qu’il faut soigner en priorité et ceux qui peuvent attendre. La décision s’oriente ici autour de la distinction entre ceux qui seront soignés et ceux qui ne le seront pas. Ce déplacement cristallise des processus décisionnels lourds et complexes, nécessairement discriminants. La ligne de partage positionne de fait du mauvais côté ceux qui n’auront pas accès aux soins de base. Alors qu’il pensait ne pas être inquiété, le généraliste d’aujourd’hui, au bout de la chaine du tri, ne peut le nier ou s’en échapper. Les contraintes démographiques font du tri une obligation d’exercice en imposant pour les acteurs un poids émotionnel certain.
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