Résumé :
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Largement mobilisé et discuté depuis trois décennies dans le domaine de la sociologie du vieillissement, le concept de déprise a permis d’éclairer de multiples facettes de l’avancée en âge. La manière dont les dispositifs biomédicaux innovants sont saisis dans les processus de réaménagement de l’expérience des personnes âgées a pourtant été moins explorée jusqu’à présent. Comment la biomédecine contribue-t-elle à façonner l’expérience de la déprise de certaines personnes âgées aujourd’hui ? Dans cet article, nous proposons de mettre en lumière un phénomène de « déprise biomédicalisée » à partir de l’étude de l’expérience de personnes âgées malades du cancer, sollicitées pour participer à des essais cliniques. Pour ce faire, nous nous appuierons sur les données issues d’une recherche qualitative sur l’inclusion de personnes âgées dans la recherche en cancérologie. L’analyse des entretiens menés avec ces patientes et ces patients (n = 25) permet de montrer, dans un premier temps, que la participation à un essai clinique s’inscrit dans une tension entre garder prise dans la lutte contre la maladie et rester en prise avec la vie sociale au quotidien. Le travail d’articulation opéré par les malades âgés inclus dans un essai clinique fait alors apparaître, dans un second temps, la participation à la recherche comme une « opportunité d’engagement », pour soi, mais aussi pour autrui et pour la science, qui met fortement en jeu leurs attachements sociaux vis-à-vis des soignants et de leur entourage.
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