Résumé :
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Depuis plus de dix ans, la check-list « Sécurité du patient au bloc opératoire » fait partie du quotidien des professionnels travaillant dans les salles interventionnelles des établissements français. « Bien réalisée », elle améliore le travail en équipe et la sécurité des patients, et notamment la prévention et la récupération des événements indésirables associés aux soins. Elle concourt à améliorer la culture de sécurité des professionnels et par là même la qualité de vie au travail. Pourtant, malgré son apparente simplicité d’utilisation, elle reste un outil difficile à mettre en œuvre dans la routine, avec des problématiques de réalisation collective et d’investissement des professionnels, qui y voient, malgré les preuves de son efficacité, une contrainte administrative supplémentaire. Les professionnels du bloc opératoire ont encore du mal à l’utiliser correctement et à maintenir un enthousiasme durable. Ces constats ont conduit la Haute Autorité de santé à revoir sa politique en la matière afin d’« adapter la check-list pour (mieux) l’adopter ». Elle considère toujours comme non négociable la vérification croisée des informations essentielles avant, pendant et après toute intervention, mais elle laisse désormais toute latitude (et responsabilité) aux sociétés savantes et aux équipes de soin pour y parvenir. Cet article basé sur une revue narrative de la littérature présente les forces, faiblesses, menaces et opportunités de la check-list en vue d’accompagner la réflexion menée par les professionnels dans le cadre de cette refonte de son utilisation. Il est essentiel que les leaders actuels et futurs des disciplines intervenant au bloc opératoire s’emparent de ce sujet, tant au niveau des sociétés savantes qu’au bloc, car la sécurité du patient reste le parent pauvre des études médicales. (R.A.)
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