Résumé :
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Les secteurs social, médico-social et sanitaire ont été très concernés pour ne pas dire impactés par la crise sanitaire du Covid-19. Face à l’ampleur des difficultés qui ont été soulevées, le Gouvernement a lancé le Ségur de la Santé en mai 2020 et la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social en février 2022. Ceux-ci ont probablement généré beaucoup d’attentes en particulier dans les Centres Hospitaliers publics. Moins de deux ans après, que pouvons-nous retenir de la situation du secteur de la santé en termes de GRH ? Nous proposerons trois principales pistes de réflexion : 1) la revalorisation salariale tant attendue a eu lieu et a même été « étendue » à d’autres acteurs. Pourtant, on ne peut pas dire que cette revalorisation satisfasse pleinement les acteurs de terrain. 2) les objectifs de recrutement et/ou de formation de nouveaux professionnels concernant par exemple les Infirmiers Diplômés d’Etat. Bien qu’intéressants et nécessaires, ils risquent probablement de ne pas être atteints. La réflexion sur les contenus des métiers et les modalités de coopération voire d’évolution (en particulier de carrière) semble à l’heure actuelle plutôt inachevée. Pourtant, à quelques semaines de l’été 2022, des articles de presse font état de services hospitaliers entiers qui risquent purement et simplement la fermeture « faute de bras ». À côté des métiers de soins « historiques » que sont les IDE ou les médecins, et alors que le nombre d’étudiants a pu parfois s’accroître en 2021, les employeurs (lucratifs ou non) des principaux ESSMS ne cessent de remonter du terrain de plus en plus de difficultés à recruter mais aussi à fidéliser les professionnels. Comment l’expliquer ? Selon nous, il s’agit d’abord et avant tout de symptômes révélant l’absence d’actions d’amélioration ou correctives de causes organisationnelles voire managériales parfois largement ancrées dans le système de Santé. Le manque d’attractivité et la rotation du personnel que l’on peut constater actuellement ne sont que le révélateur de problématiques dont on parle au final assez peu dans la presse grand public. Nous reprendrons ici les points suivants que nous avions déjà évoqués en partie, à savoir le maintien d’une approche purement technique & financière se traduit par l’appauvrissement des métiers et de leur attractivité. Cela réduit d’autant la polyvalence des personnels, la gamme de prises en charge mais aussi la mobilité géographique et professionnelle. Il est donc urgent pour nous d’enrichir les métiers de la Santé ! (D'après l'éditorial)
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