Résumé :
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À ce jour, seules quelques études épidémiologiques ont tenu compte de l’exposition prénatale et de la petite enfance à des mélanges de polluants chimiques pour évaluer les associations avec les perturbations et les troubles du neurodéveloppement de l’enfant. Les substances chimiques au sein d’un mélange peuvent avoir des effets additifs, synergiques ou antagonistes. Des études récentes de cohortes mère-enfant ont appliqué des modèles d’analyse multi-polluants pour étudier les effets des mélanges. Elles ont examiné l’impact sur le neurodéveloppement (cognitif, comportemental) du mélange, identifié les substances chimiques de ce mélange qui jouent un rôle clé dans la neurotoxicité (métaux, bisphénols, certains métabolites de phtalates, etc.) et montré des effets interactifs. D’autres domaines de l’exposome (nutriments, mode de vie, facteurs sociaux) peuvent également être impliqués dans l’association avec les effets neurodéveloppementaux. Les études toxicologiques ont montré que les polluants chimiques partagent des modes et des mécanismes d’action communs, le stress oxydant étant souvent décrit comme l’un des événements clés conduisant à des perturbations cellulaires et tissulaires à différents niveaux du cerveau pendant les périodes critiques de vulnérabilité. Les modifications épigénétiques associées à certains polluants (phtalates, bisphénols, pesticides, particules fines, etc.) altèrent l’expression et la régulation de gènes importants pour le neurodéveloppement et contribuent au risque de troubles neurodéveloppementaux. Les progrès dans la connaissance des marqueurs épigénétiques devraient favoriser une approche préventive.
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