Résumé :
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L'augmentation régulière de l'espérance de vie à la naissance s'accompagne d'une hausse considérable du nombre de survivants aux âges élevés, en particulier des femmes. Des classes d'âges supplémentaires ont été créées comme celle des super-centenaires pour les individus qui atteignent, voire dépassent, l'âge de 110 ans et celle des semi-supercentenaires pour les individus âgés de 105 à 109 ans. Parmi les super-centenaires, Jeanne Calment serait la première personne à avoir atteint l’âge de 120 ans. Elle décéda le 4 août 1997 à l’âge de 122 ans, 5 mois et 14 jours. Il y a deux ans, une étude soutenait la thèse selon laquelle Jeanne Calment serait en fait décédée en 1934 et que sa fille aurait alors emprunté l’identité de sa mère pour éviter de payer les taxes sur l’héritage. Il s’en est suivi de vifs débats sur les limites de la longévité humaine dans la presse et la littérature scientifique. Comment valide-t-on aujourd’hui les âges des super-centenaires ? L’appel à articles posait explicitement la question. Comment peut-on être sûr que Jeanne Calment est bien morte à 122 ans ? C’est dans ce contexte que l’appel à articles de Gérontologie et société a été lancé. Les 10 articles réunis dans ce numéro apportent des éclairages particuliers sur les centenaires ou les super-centenaires : pourquoi il y a tant de supercentenaires aux Antilles ? Pourquoi les centenaires ont-ils mieux résisté à la COVID-19 que les autres ? Comment et pourquoi les centenaires se concentrent-ils dans certaines familles ? Les auteurs proposent ainsi des travaux originaux conduits dans les milieux scientifiques mais aussi dans les milieux de la généalogie. En étudiant les questions de la validation des durées de vie exceptionnelles et des lignées extraordinaires, les auteurs rappellent également que les records de longévité doivent être vus comme des points sur la ligne d’horizon, qui, comme chacun le sait, plus on s’en approche, plus l’horizon recule.
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