Résumé :
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La réforme de l’hospitalisation sans consentement en 1990, puis celle des soins sans consentement à partir de 2011 avec un premier temps d’évaluation médicale de 72h et l’intervention systématique du Juge des Libertés, ont certainement apporté une amélioration de la protection des personnes. Il s’en est cependant suivi une augmentation importante du nombre des hospitalisations sans consentement, ainsi que des mesures d’isolement. Rappelons tout de même que ces pratiques ne représentent qu’une faible partie de l’ensemble des soins dispensés en psychiatrie, et que les soins libres sont la règle. Mais, cette proportion, certes réduite, de soins sans consentement peut induire en hospitalisation complète des postures soignantes plus orientées vers la vérification et la conformité à des procédures légales que vers l’échange, la recherche de la compréhension de la situation pathologique et environnementale et des ressources de la personne sur lesquelles un soin de qualité pourra se construire. Le polémique article 84, visant louablement la protection des libertés, interroge dans ce sens les équipes de soins : quelle part va rester aux soins quand les tâches administratives obligatoires seront accomplies, et quelle relation de confiance pourra être instaurée ?
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