Résumé :
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L’amélioration des politiques de soutien à l’autonomie des personnes âgées ne peut plus faire l’économie d’une conception plus articulée aux politiques de l’habitat. Après un état des lieux sur les mobilités résidentielles des personnes âgées (tome I), sont identifiées les pistes pour la planification/programmation des collectivités locales en matière d’habitat pour répondre aux enjeux du vieillissement (tome II). Il s’agissait de comprendre comment passer de l’actuel soutien à divers dispositifs et projets ponctuels à destination des domiciles des personnes âgées à une stratégie d’aménagement du territoire pensant de concert projections démographiques et développement des offres de logement ordinaire, incluant des aménagements de logements sociaux ou privés, le développement des offres de résidences services seniors, résidences autonomie et habitat inclusif, le tout adossé à un panier de services afférents, et ce dans un scénario de rénovation des Ehpad sans création (significative) de places. Ce tournant viserait d’une part à mieux intégrer cette pluralité de « segments » résidentiels aux politiques de revitalisation des territoires portées par des collectivités locales, et d’autre part à mieux intégrer des réflexions de types aménagements du territoire dans les schémas d’autonomie. Le rapport identifie les besoins de connaissance pour mieux croiser données sur l’habitat et caractéristiques sociodémographiques des personnes âgées à l’échelle communale et établir des projections de moyen terme. Il étudie les pistes qui visent à traduire ces données en leviers aux mains des collectivités locales qui portent la stratégie habitat-communes des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) en premier lieu. Mais nulle politique domiciliaire ne peut voir le jour sans aborder le développement des services à domicile. Il passe à titre principal par une amélioration des rémunérations, des conditions de travail et de la formation. Mais on doit aussi s’interroger sur le déploiement des services sur les territoires. Les projections démographiques, qui éclairent les tensions liées au vieillissement et à la perte d’autonomie que les territoires connaîtront, apparaissent comme des éléments descriptifs plus qu’elles n’aident à dimensionner des investissements et une stratégie de localisation. Il est vrai que s’il est relativement aisé de concevoir une programmation de places d’Ehpad, le pilotage d’une offre habitat globale adaptée au vieillissement est plus complexe. D’abord, il n’est pas évident de comprendre ce qui peut se piloter à moyen terme dans cette perspective, et comment anticiper sans tomber dans l’illusion d’une maîtrise aveugle aux contingences et aux mutations des modes de vie, ni alimenter une suradministration. Dans ce cadre prudent et encore largement interrogatif, plusieurs points nous semblaient mériter d’être expertisés : - comment mettre à disposition des collectivités locales des connaissances et des méthodes pour les aider à programmer leur réponse aux besoins de leurs populations vieillissantes ; - dans cette perspective, déterminer les leviers et freins pour que les programmes actions cœur de ville, petites villes de demain et autres développement territoriaux structurants, se saisissent davantage des enjeux de programmation de l’habitat lié au vieillissement ; - comment mieux coupler l’implantation de ces solutions et la localisation des services médicosociaux et sanitaires. 10 propositions sont établies articulées sur 3 axes : Axe 1. Accompagner les EPCI et communes pour mieux intégrer l’évolution des besoins d’habitats liés au vieillissement dans leur stratégie résidentielle. Axe 2 : Le rôle des départements pour développer un volet spatial de connaissances des travailleurs du care pour favoriser une offre de services cohérente avec le PLH. Axe 3 : étudier la mise en place d’aides à la mobilité résidentielle pour compléter le volet de l’aménagement des logements individuels.
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