Résumé :
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L’ANAP définit la prise en charge médicamenteuse en EHPAD comme un processus complexe à plusieurs titres :• Les résidents présentent des degrés de dépendance de plus en plus importants, des pathologies chroniques souvent multiples et une polymédication.• Ce processus fait intervenir une multitude de profes-sionnels salariés de la structure ou libéraux (médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants...), ce qui peut accentuer les défauts de communication et/ou de coordination.• Il est composé de plusieurs étapes interdépendantes : dispensation, stockage, préparation et distribution-admi-nistration, aide à la prise des médicaments...Chaque étape du circuit du médicament peut être le moment d’une erreur médicamenteuse. L’erreur médicamenteuse est définie comme l’omission ou la réalisation non intentionnelle d’un acte relatif à un médicament, pouvant être à l’origine d’un évènement indésirable pour le patient. Les erreurs médicamenteuses sont des événements évi-tables ; elles constituent un écart par rapport à ce qui aurait dû être fait. Elles résultent le plus souvent d’une conjonction de causes multiples, techniques, humaines ou organisationnelles.Ainsi prévenir les erreurs médicamenteuses est un enjeu de la sécurisation du circuit de prise en charge médica-menteuse en EHPAD.La démarche de sécurisation du circuit du médicament vise à la bonne administration du médicament selon le fil conducteur dit de la règle des 5 B :« Le Bon médicament, à la Bonne dose, par la Bonne voie d’administration, au Bon moment et au Bon patient ». L’une des conditions de réussite de la mise en œuvre de cette règle, consiste à limiter les interruptions dans les tâches réalisées notamment par les infirmières.L’organisation de la prise en charge, la coordination, la communication, la formation des acteurs, l’information des professionnels et des résidents sont autant de fac-teurs de risques à maîtriser pour éviter la survenue des erreurs médicamenteuses.Le référentiel juridique relatif au médicament dans le sec-teur médico-social comprend peu de textes spécifiques. Il s’agit pour l’essentiel d’articles du CASF (Code de l’Action sociale et des familles) relatifs aux missions du médecin coordonnateur en EHPAD et à l’aide à la prise des médicaments et de dispositions du CSP (Code de la Santé Publique) sur les professionnels et les produits de santé.Dans le cadre des Orientations Nationales d’Inspection Contrôle (ONIC), un programme triennal d’inspections sur la prise en charge médicamenteuse (PECM) en EHPAD est déployé depuis 2018 dans la région Hauts-de-France. Ce programme d’inspections vise à renforcer la qualité et la sécurité de la PECM des personnes âgées en EHPAD, et concerne aussi bien les EHPAD avec PUI que les EHPAD sans PUI. Ce guide est destiné aux EHPAD sans PUI. Il est basé sur les constats issus des inspections en EHPAD sans PUI réalisées en région des Hauts-de-France sur la PCEM.Il comprend un certain nombre de fiches pratiques sur les points de vigilance identifiés dans ce cadre.Les points de vigilance portent sur la réglementation et les bonnes pratiques liées à la politique « qualité » et à sa mise en œuvre ainsi que sur l’organisation de la prise en charge médicamenteuse. Ce guide constitue un outil pédagogique et se veut opérationnel ; celui-ci vise à identifier les points cri-tiques à chaque étape du circuit d’administration du médicament en EHPAD sans PUI.Il comporte aussi des focus sur certains aspects régle-mentaires liés à la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse.Ce guide a vocation à être diffusé largement auprès de l’ensemble des professionnels concernés intervenant en EHPAD (médecins coordonnateurs, médecins traitants, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, aides médi-co-psychologiques) et à constituer une aide dans le cadre de la sécurisation de l’administration du médicament en EHPAD sans PUI.
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