Résumé :
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L’organisation de la prise en charge des urgences est une problématique majeure de notre système de santé, confrontée notamment à un lien défaillant entre les urgences hospitalières et la médecine de ville. En découle une augmentation constante du nombre de passages aux urgences qui a presque doublé en vingt ans. Les passages pour des raisons « non urgentes » augmentent eux aussi, et ce dans de nombreux pays. L’OCDE estime ainsi que parmi ses vingt et un pays membres, les modalités de financement des services d’urgence et des médecins urgentistes n’incitent pas à une « utilisation » efficiente des urgences par les patients. Certains pays ont ainsi mis en place des incitations financières pour diminuer ce recours devenu trop systématique. La réorientation est une autre solution pour lutter contre cet encombrement : elle permet d’orienter les patients pour lesquels une prise en charge dans un cabinet libéral, une maison de santé, une maison médicale de garde, voire vers un retour à domicile, est adaptée. Cette pratique est très répandue à l’étranger (Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Allemagne, Belgique), il existe par exemple des recommandations du National Health Service, des sociétés savantes américaines et canadiennes. On la retrouve également en Allemagne et en Belgique. Les auteurs proposent ici de décrire les résultats d’une phase pilote d’un mois de l’une des premières expérimentations françaises de réorientation dans un CHU pédiatrique parisien, l’hôpital Robert-Debré. (R.A.)
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