Résumé :
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Dans les sociétés modernes, les décisions politiques, notamment celles de santé publique, cherchent efficacité et légitimité dans le recours à l’état de l’art scientifique, en faisant appel à l’expertise collective de chercheurs. Cette démarche éclairée suscite pourtant de la défiance dans le public qui a du mal à accepter le concert d’avis divergents sur les questions posées qui appellent des certitudes, comme c’est souvent le cas en santé environnementale. Dans cet article, nous explicitons pour un public général instruit qui souhaiterait connaître les habitudes d’esprit des « gens de science », la signification précise et les limites des « savoirs scientifiques ». Mais nous interpellons aussi le citoyen en détaillant certains défauts et manquements du système actuel de production scientifique, qui est en pleine transformation. Ces constats sont assortis de propositions de mesures correctives qui vont souvent à l’encontre de l’orientation politique générale actuelle, mais qui nous semblent pourtant les seules aptes à restaurer un climat général de confiance dans la science. Sans la confiance citoyenne dans la science, aucune délibération publique rationnelle autour de positions scientifiques n’est possible avant la prise de décisions. Et sans délibération préalable, comment obtenir l’acceptation des décisions par une majorité citoyenne ?
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