Résumé :
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Durant les 25 dernières années, le paysage de la santé s’est considérablement modifié, et ce dans tous les secteurs, comme en témoignent les articles qui composent ce numéro. En un quart de siècle, de nouvelles lois sont apparues comme celles sur l’IVG, les PMA, les droits des patients, l’euthanasie, les comités d’éthique, etc. Il y a un point commun à ces différentes législations : elles consacrent un droit qu’on pourrait qualifier de « formel ». (…) La loi ne dit plus en effet qu’il est bien ou mal de demander et donc de pratiquer une IVG, une euthanasie ou une PMA, elle dit seulement quelle démarche suivre si quelqu’un veut recourir à de telles pratiques. (….) Mais l’évolution des lois qui encadrent le monde de la santé semble encore répondre à une autre évolution : l’emballement d’un ultra-libéralisme qui va de pair avec une dévalorisation des services à la société jugés trop coûteux, ce qui se traduit concrètement par leur sous financement chronique. (….) Les réglementations qui favorisent la désinstitutionalisation des malades en santé mentale, qui raccourcissent les durées de séjour, qui restructurent le paysage hospitalier ont comme motivation (première ?) le choix politique de réduire la voilure de ce que l’on appelle la Sécurité Sociale propre à l’Etat Providence. Dans un tel contexte, les débats éthiques sont devenus de plus en plus nécessaires. Lorsque les autorités s’abstiennent de donner du sens, ou lorsque la collectivité leur refuse ce pouvoir, il faut bien que les acteurs du terrain reprennent à leur compte cette question. (…) Pour ceux qui entendent résister et prendre leur métier en main, pour ceux qui ont besoin non seulement de sens, mais aussi de justesse, l’éthique est devenue de plus en plus incontournable. (Extraits de l’éditorial)
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