Résumé :
|
Examiner les relations entre les problèmes de santé mentale les plus fréquents chez l’enfant (trouble intériorisés et extériorisés) et sa santé physique, céphalées d’une part, surpoids et l’obésité d’autre part. Matériel et méthodes. Enquête transversale menée en 2004-2005 en région Provence-Alpes Côte d’Azur auprès de 2341 enfants âgés entre 6 et 11 ans et scolarisés dans des établissements primaires. La santé mentale de l’enfant était évaluée du point de vue de l’enfant et de son parent à l’aide d’instruments validés et standardisés : le Dominique Interactif pour l’enfant et le strengths and Difficulties Questionnaire SDQ pour le parent. Les associations statistiques ont été examinées en analyse bivariée puis multivariée à l’aide de modèles de régression logistique prenant en compte les facteurs de confusion potentiels. Le taux de réponse des parents était de 57,6% et de 76,5% pour les enfants. Les taux de prévalence des céphalées et du surpoids étaient respectivement de 10,9% (intervalle de confiance IC95%= 9,1-12,7) et 17,3% (IC95%=14,9-19,8). Après ajustement, les facteurs associés de façon indépendante aux céphalées étaient: la présence de comorbidités physiques (odds ratio OR=1,75 ; IC95%=1,13-2,73), les difficultés totales au SDQ (OR=1,76; IC95%=1,03-3,01), en particulier pour la dimension des troubles émotionnels (OR=1,99; IC95%=1,13-3,52) et les attitudes punitives faibles (OR=0,41; IC95%=0,18-0,94). Les facteurs associés de façon indépendante au surpoids étaient : être scolarisé en Zone d’Education Prioritaire ZEP (OR=1,88; IC95%=1,03-3,44) et les difficultés relationnelles avec les pairs rapportés par le SDQ parent (OR=2,06 ; IC95%=1,27- 3,35). Ce travail de thèse illustre par deux exemples le lien étroit entre la psychopathologie du jeune enfant et sa santé physique. La prise en compte de l’association céphalées troubles émotionnels dans la pratique clinique pourrait permettre d’éviter le passage à la chronicité des symptômes et l’évolution par exemple vers un processus de somatisation. Des actions de santé publique concernant la nutrition et la prévention de l’obésité sont à envisager dans les ZEP où la prévalence du surpoids est plus élevée. (R. A.)
|