Résumé :
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L’entourage familial et social des personnes âgées résidant en établissement et les modalités de l’aide donnée par leur proche-aidants sont une question politique de premier plan. Cette population concerne principalement des femmes âgées (77 % des résidents d’établissement pour personnes âgées sont des femmes de plus de 75 ans) dans la majorité des cas veuves, qui finissent plus souvent leur vie que les hommes en établissement. Le réseau familial des résidents est plus restreint que celui des personnes âgées du même âge qui vivent à leur domicile, ce qui peut être une des raisons, avec l’aggravation de l’état de santé, de l’entrée en établissement. Le décès du conjoint est un événement qui peut bouleverser une configuration d’aide et entrainer la décision de quitter le domicile. Pour autant, l’enquête CARE de la DREES montre que la fréquence des relations des résidents avec leur famille, notamment les enfants, reste élevée, même si les relations amicales diminuent avec l’âge et l’état de santé. L’entrée en établissement ne signifie pas la disparition de l’aide apportée par les proches-aidants, mais celle-ci change de nature. L’aide est souvent multiple : 78 % des seniors en établissement déclarent au moins un aidant et, en moyenne, les résidents ont 1,4 aidant. L’aide non professionnelle déclarée par les résidents est majoritairement une aide familiale : 73 % des aidants déclarés sont les enfants de la personne âgée. Ainsi, en comparaison avec les aidants de personnes âgées résidant à domicile qui appartiennent à deux générations distinctes (celle de conjoints et celle des enfants), les aidants de personnes âgées résidant en établissement se situent essentiellement dans les tranches d’âge de la « génération pivot ». Ils ont en moyenne 62 ans. Plus de la moitié des enfants des résidents en établissement sont déclarés aidants et ce chiffre s’élève à 75 % pour les enfants uniques. L’ordre de mobilisation des proches fait d’abord intervenir le conjoint – lorsqu’il est encore en vie –, les enfants, puis les proches parents et enfin des aidants non familiaux qui s’inscrivent la plupart du temps dans des relations de voisinage. (R.A.)
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