Résumé :
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Cet article propose une discussion méthodologique à partir d’une évaluation économique des impacts sur la mortalité de l’exposition chronique aux particules fines en France continentale. Il prend comme point de départ l’évaluation quantitative d’impact sanitaire (EQIS), réalisée par Santé publique France en 2016, de 5 scénarios de réduction des concentrations par deux méthodes de mesure de la mortalité (nombre de décès prématurés évités et nombre total d’années de vie gagnées). Après une justification des valeurs monétaires utilisées – 3 millions € pour la valeur d’évitement d’un décès et 80 000 € pour celle d’une année de vie gagnée – nous les appliquons aux données sanitaires, et obtenons des résultats comparables aux études contemporaines. En particulier, dans un scénario sans pollution anthropique, l’EQIS de 2016 estime à 48 283 les décès prématurés évités, que nous évaluons à 144,85 milliards €2008. Nous questionnons ensuite les méthodes et pratiques, en commençant par identifier les sources de divergence avec la précédente étude française menée en 1998-99, dont l’évaluation était 5 fois moindre en dépit d’émissions particulaires plus élevées. Puis, nous discutons le choix des valeurs monétaires et les conditions d’utilisation de ces résultats dans la décision publique. Au final, nous apportons un argument supplémentaire sur la nécessité de réduire l’exposition des populations à la pollution de l’air ambiant en France.
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