Résumé :
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L’accueil des malades dans les hôpitaux médiévaux était indifférencié au point de faire cohabiter les sexes dans les mêmes salles. Seules les femmes en gésine bénéficièrent tôt d’un local qui leur était spécialement dédié pour des questions de décence. Ce fut dans les hôpitaux militaires, dont la création date du XVIIIe siècle, que l’on entreprit précocement une séparation stricte et dans des salles distinctes entre opérés, fiévreux et vénériens, et ce pour réduire la propagation de l’infection. La fréquence d’épidémies meurtrières dans les services hospitaliers conduisit les hôpitaux civils à appliquer des mesures de séparation analogues à partir du milieu du XIXe siècle. Dans les hôpitaux d’enfants on alla même plus loin encore en attribuant un pavillon d’isolement indépendant aux patients réputés contagieux. La mise en évidence par Louis Pasteur en 1861 de germes dans les milieux ambiants et le triomphe à partir des années 1880 de la théorie microbienne amena les hôpitaux à multiplier ces pavillons d’isolement afin d’éviter le mélange de différentes maladies infectieuses entre elles. Une meilleure compréhension du mécanisme de la contagion, grâce aux travaux des médecins pastoriens, aboutit à instaurer l’isolement individuel en boxe couplé à la désinfection des salles et à la stérilisation du matériel de soin, réussissant ainsi à juguler la transmission interne des maladies infectieuses. (R.A.)
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