Résumé :
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Au début de cette année 2020, presque 20% de la population belge était âgée de 65 ans et plus et nous comptions même un peu plus de 1700 centenaires.Nos aînés occupent une place fondamentale dans notre société : riches de leur vécu et de leurs expériences, ils ont beaucoup à partager et à transmettre. Pourtant cette image d’Epinal cache aussi une autre réalité, moins optimiste sur la condition respectable de la personne âgée dans notre société : celle de la maltraitance de nos aînés. Moins connue que la maltraitance des enfants ou la violence entre partenaires, auxquelles le tout nouvel accord de coalition accorde une attention particulière, elle n’en est pas moins fréquente ni ravageuse et se pare surtout d’idées reçues et de tabous qu’il faut déconstruire. Non, les victimes ne sont pas seulement des personnes vulnérables, fragiles, séniles ou démentes. Non, les auteurs de maltraitance ne sont pas des bourreaux qui font souffrir intentionnellement et qui jouent de leur ascendance sur leur victime. La maltraitance des personnes âgées peut revêtir différentes formes voire même s’insinuer de façon insidieuse dans une relation d’aide et de soins qui se voulait bienveillante. À domicile ou en institution d’hébergement, la dynamique interpersonnelle entre les aidants et les aidés peut s’enrayer pour de nombreuses raisons, liées à l’environnement, au contexte de soins ou à la surcharge professionnelle ou émotionnelle.L’ampleur de ce phénomène en Belgique est certainement sous-estimée. Notre rapport illustre les données collectées dans le pays tout en remettant en lumière l’arsenal de mesures répressives et non-répressives qui existe déjà. Les nombreuses rencontres et interviews des professionnels qui se trouvent confrontés, en première ligne, à des (présomptions de) maltraitance ont permis d’identifier les multiples obstacles qui freinent encore la détection, la prévention et la prise en charge de ces situations. (Extrait de la préface)
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