Résumé :
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Il est désormais communément admis que les différentes composantes que recouvrent ces habiletés de contrôle de haut niveau impliquées dans la régulation du comportement sont déterminantes pour le développement psychologique, au sens large, de l’enfant. Ces fonctions sont d’autant plus essentielles à considérer que les réseaux préfrontaux du cerveau, qui sous-tendent leur émergence précoce et leur mise en place progressive pendant l’enfance et à l’adolescence, sont particulièrement vulnérables et exposés en cas d’atteinte congénitale ou lésionnelle, de carence environnementale et/ou de psychopathologie. Compte tenu des enjeux cliniques liés aux conséquences des syndromes dysexécutifs dans la population pédiatrique, la question de leur expertise est fondamentale et doit pouvoir s’inscrire dans des stratégies d’examen adossées à une démarche théoriquement guidée, intégrative et pluridisciplinaire, combinant entretien clinique, tests de laboratoire basés sur la performance, et indicateurs de vie quotidienne incluant les parents et l’école. Pour autant, le repérage, l’expertise et la prise en charge des perturbations du contrôle exécutif, incluant ses retentissements pour l’enfant, ses proches et l’école, sont loin d’être systématiques dans les faits et sur le terrain, en particulier en France. Par ailleurs, lorsque l’évaluation des fonctions exécutives existe, il n’est pas rare qu’elle soit principalement basée sur des tests psychométriques pour lesquels la confiance (excessive) accordée aux chiffres continue à prendre le pas sur la lecture nuancée des mécanismes psychologiques qui œuvrent en coulisses. Sans remettre en cause le caractère indispensable des tests dans l’approche neuropsychologique, il nous faut absolument garder à l’esprit que ces outils ne sont pas dénués de limites et restent, en l’état de nos connaissances, largement insuffisants pour aborder le profil psychologique d’un enfant. (R. A.)
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