Titre : | La prise en compte de la parole des enfants dans la formulation des politiques nationales : le Collège des Enfants du Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Age |
Auteurs : | Emilie Bucur ; Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) (Rennes, FRA) ; Université Rennes 1. Rennes. FRA ; Université de Rennes 2 (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2019 |
Description : | 69p. / ann., ill. |
Langues: | Français |
Classement : | ENJEU19/ (Master 2 Mention santé publique Parcours "Enfance, jeunesse : politiques et accompagnements") |
Mots-clés : | Parole ; Enfant ; Politique ; Adolescent |
Résumé : | Les instances participatives s‘inscrivent dans un contexte de méfiance citoyenne à l’égard du politique. En ce qui concerne plus précisément la jeunesse, elles peuvent avoir pour vocation de revaloriser la participation des enfants, qui, en tant que futurs citoyens, semblent se détourner de l’engagement conventionnel aux objectifs en apparence purement démocratique. Derrière eux, d’autres enjeux se révèlent derrière le fait d’intégrer les jeunes aux décisions qui les concernent, et ce au niveau national. Tout d’abord, c’est la vision de l’enfant dans le paysage des politiques publiques qui se joue : créer un Collège d’enfant au sein d’un conseil national dont la vocation est d’orienter les décisions politiques octroie au mineur un statut de “capable” contrairement à ce qui est inscrit dans le Code Civil. Néanmoins, pour le rendre et le considérer réellement “capable”, encore convient-il de ne pas faire de sa participation un simple affichage politique à l’instar du premier barreau de l’échelle d’Arnstein. De fait, le risque de la manipulation existe également chez les adultes, jeunes et moins jeunes, lorsqu‘ils sont engagés dans des instances du type “conseils de quartier” ou encore “jurys citoyens”, transformant dans certains cas, les individus considérés “capables” par le droit parce que majeurs, en “incapables”. Dans cette optique, les dispositifs participatifs apparaissent parfois plus favorables à l’écoute des enfants qu’à celle des adultes. Il se peut que ce constat soit lié au fait que les enfants soient perçus comme “l’avenir” de la société qui est en train de se construire, et qu’à cet effet, il est important qu’ils y soient associés car c’est principalement eux qui y prendront place. Une telle volonté d’implication peut aussi signifier une attente de responsabilisation du citoyen de la part des responsables politiques. En outre, si les enfants représentent le renouvellement des responsables actuels, la création de dispositifs participatifs institutionnels tels que le Collège des Enfants du HCFEA peuvent être une manière de les socialiser à l’exercice politique, et de façon plus générale de leur apporter des compétences de façon à s’insérer plus facilement dans la société en grandissant. L’intérêt de l’expérience HCFEA pour les jeunes que j’ai pu rencontrer fut l’équilibre qu’ils y ont trouvé entre le fait de pouvoir s’exprimer en tant qu’enfant pour les enfants, tout en apprenant les codes institutionnels : “Nous, on a apporté une force de proposition non institutionnelle”, m’expliquait François, l’un des jeunes les plus âgés du Collège, mais également le plus à l’aise avec l’exercice de prise de parole devant un public d’experts, “grâce à nous, ils peuvent voir les choses autrement, avec notre expérience de terrain”. Si des contradictions peuvent exister entre les jeunes et les membres adultes présents au sein du Conseil de l’enfance, une chose les unit : l’expertise des enfants sur ce qu’est la vie d’un enfant, ce que sont les attentes d’un enfant, ses ambitions, ses difficultés et ses craintes. Or, nous l’avons vu, les enfants du Collège n’ont vocation à ne représenter qu’eux-mêmes, et ne sauraient être présentés comme représentatifs de l’ensemble des enfants du territoire national ; ils apparaissent néanmoins comme faisant partie des plus aptes, en termes de 42 “capabilités”, au sens d’Amartya Sen 91, à porter leurs idées au sein d’un Haut Conseil. Certains membres adultes sont plus convaincus que les enfants et adolescents eux-mêmes quant à leurs possibilités de peser. Ils défendent ainsi en séance, lors de l‘organisation de la journée du 11 juin, la participation des enfants sur tous les fronts, parfois plus que le collège lui-même, dont les membres peuvent parfois se sentir submergés par cette injonction intensive à la participation, dans un quotidien parfois déjà très chargé. Être à l’écoute de l’enfant qui participe ne suffit pas à placer un dispositif au sommet de l’échelle de la participation : ce n’est d’ailleurs pas ce qui est recherché pour le Collège des enfants et par le secrétariat général, ni ce qui était à l’origine du projet. L’analyse du Collège des enfants du HCFEA permet de montrer que l’échelle de la participation d’Arnstein possède des barreaux perméables qui laisse leurs propriétés passer de l’un à l’autre. (R. A.) |
Diplôme : | Master 2 ENJEU : Mention Santé publique. Parcours "Enfance, Jeunesse : politiques et accompagnements" |
Plan de classement simplifié : | Master 2 Enjeu |
En ligne : | https://documentation.ehesp.fr/memoires/2019/m2enjeux/Emilie%20BUCUR.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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098407 | ENJEU19/0005 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
![]() enjeu/bucur URL |