Résumé :
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Les sous-ensembles organisés de professionnels de santé se sont multipliés au cours de la dernière décennie, mais leurs conditions de fonctionnement demeuraient aléatoires. En l’absence de financements globalisés et transversaux, leur pérennité était subordonnée à l’enthousiasme de leurs créateurs. Le maintien de cette médecine artisanale n’est plus à même de faire face aux problèmes que pose l’émergence des maladies chroniques. Le défi auquel le monde de la santé doit aujourd’hui faire face est de constituer des équipes structurées et coordonnées autour du malade. Le service médical rendu aux malades doit être au centre du débat. Il est la seule finalité qui permette de transcender les légitimes antagonismes professionnels. Il est le concept opérationnel autour duquel doivent se créer les groupements de professionnels de santé. Seuls, ces groupements, sont capables d’améliorer le service rendu au malade et de renforcer l’efficience des soins. L’expérimentation en vie réelle des réseaux Groupama et Resalis mis en place au cours des années 2000 dans le cadre des ordonnances Juppé ont démontré que l’exercice coordonné en médecine de ville avait une véritable valeur ajoutée. Cette coordination, si elle entraîne une saine émulation sur le plan de la qualité, n’est pas suffisante pour rationaliser le système puisqu’elle n’introduit aucun nouveau critère d’économicité dans les choix. Il convient d’inverser les incitations en introduisant des financements globalisés per capita et en les complétant par des mécanismes appropriés d’intéressement collectif.
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