Résumé :
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Le Covid-19, a permis de rejoindre deux points : le partage des émotions ainsi que bon nombre de contradictions devant l’avancée de ce fléau révélatrice d’un monde qui s’interroge en temps de crise. Les émotions sont de tous ordres : angoisse, solitude, inquiétudes devant la contamination menaçante, mais aussi face à l’atteinte bien réelle de la maladie. Sans oublier les marques positives, les témoignages d’entraide, la reconnaissance aux soignants et à tous ceux qui continuent à travailler en s’exposant, afin que l’on puisse vivre, malgré tout. Ces émotions, sont empreintes de contradictions à tous les niveaux. [...] Ces postures contrastées témoignent aussi d’une mise en tension forte du lien social avec ces faces les plus sombres comme les plus généreuses. Et les psychologues n’en sont pas plus épargnés : ils ont dû se mesurer, comme tout un chacun, aux effets du confinement, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Ils ont eu aussi à repenser leurs prises en charge en proposant des consultations à distance pour maintenir le lien avec leurs patients, ou en aménageant leur cadre de travail en institution. D’autres enfin se sont regroupés, parfois bénévolement, autour de dispositifs, ou d’initiatives plus individuelles, locales ou collectives. Mais ils se sont, aussi et surtout, retrouvés à vivre des situations, des bouleversements et des craintes partagés avec leurs patients. Cette mobilisation, massive et spontanée, rappelle que cette crise est aussi sociale et psychique. Elle soulève, par ses incertitudes, les manques, les fragilités qui parfois divisent, mais aussi toute l’humanité et la créativité qui rassemblent. Les psychologues ont-ils questionné leur place dans ce panorama des professionnels "essentiels" et notamment en période de crise, mais aussi leur capacité de se rassembler derrière une identité commune. Les messages portés, notamment par les organisations professionnelles et syndicales.
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