Résumé :
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Les crises sanitaires animales (grippe aviaire, vache folle…) mettent régulièrement à l’épreuve les dispositifs de gestion régaliens des maladies animales à fort potentiel épidémique. Si de nombreuses études ont analysé les décalages entre l’effectivité supposée de ces dispositifs et les réalités des territoires dans lesquels ils se déploient, peu de travaux concernent précisément la construction de stratégies collectives impliquant une large diversité d’acteurs (éleveurs, chasseurs, vétérinaires libéraux, administrations…), aux intérêts souvent antagonistes. Pour étayer la réflexion des acteurs sur ces décalages à partir d’une recherche embarquée, cet article présente une étude de cas concernant la gestion, en Corse, de la maladie de la rage porcine (ou maladie d’Aujeszky), qui tient en échec les acteurs du sanitaire, du fait d’un agencement complexe de causes biologiques, socio-économiques et organisationnelles. Partant, l’article propose de tirer les leçons de la mise en œuvre d’une démarche participative, pilotée par des chercheurs, pour construire un nouveau dispositif de gestion visant à traiter la complexité de cette association de causes. L’étude décrit l’émergence d’une forme de middle management de proximité, et en donne les caractéristiques d’intermédiation. Dans un contexte de transition dans la gouvernance du sanitaire, l’étude éclaire des pistes de construction locales et multi-acteurs de l’action publique.
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