Résumé :
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Les rapports sociaux de classe s’apprennent, y compris pour celles et ceux qui en profitent. L'auteure analyse sous cet angle les sociabilités parascolaires d’étudiant·es qu’elle a suivi·es en classes préparatoires puis en grandes écoles. Elle montre que les fêtes et leurs excès, sciemment tolérés par les institutions, ne servent pas seulement à créer un esprit de corps mais aussi à apprendre les pratiques de sociabilité inhérentes à la condition dirigeante ainsi que les rapports de pouvoir qui les traversent, en particulier sexistes. Les rapports entre filles et garçons, s’ils ne se dégradent pas à proprement parler, sont néanmoins, du fait de la désinhibition permise par l’alcool notamment, beaucoup plus franchement marqués par les stéréotypes de genre que pendant la classe préparatoire. Plus précisément, une vulgarité et une grossièreté certaines émaillent les propos relatifs à la sexualité et aux filles, ces dernières tendant à être réifiées ou franchement dévalorisées.
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