Résumé :
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Malgré des publications récentes très significatives, les démarches pour établir des recommandations basées sur la preuve et les méta-analyses dans le domaine du risque environnemental hospitalier se heurtent à la faiblesse des liens de causalité. Dans cet article, les auteurs posent et discutent l’hypothèse qu’une microbiologie de l’environnement hospitalier intégrant peu à peu la complexité de l’écologie microbienne pourrait permettre une meilleure compréhension des mécanismes de transmission des infections associées aux soins (IAS) impliquant l’environnement, et donc une meilleure argumentation sur les mesures à mettre en œuvre. Cette mise au point, non exhaustive, pose les questions 1) de l’existence, au sein des espèces de bactéries responsables d’IAS, d’écotypes bactériens spécialisés dans l’écosystème hospitalier incluant le patient ; 2) du rôle de la variabilité et de la biodiversité des pathogènes hospitaliers dans leur succès épidémique et leur succès d’implantation grâce à une «assurance collective» ; 3) d’un changement de paradigme, en considérant comme unité de transmission nosocomiale non pas la souche pathogène isolée mais l’ensemble des génotypes à risque chez le patient et dans son environnement hospitalier ; 4) par conséquent, de la pertinence de la surveillance microbiologique de l’environnement telle qu’elle est réalisée aujourd’hui. Le challenge est aujourd’hui la confrontation des données microbiologiques aux situations clinico-épidémiques, afin de déterminer des indicateurs clinico-environnementaux permettant d’évaluer précisément le risque infectieux.
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