Résumé :
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La réduction du volume des déchets ménagers est un objectif majeur des politiques municipales dans le monde. La tarification du service de collecte étant généralement inefficace, la littérature économique promeut un système incitatif qui, le plus souvent, consiste à faire payer le service à la quantité mise en poubelle. En se basant sur des études empiriques, sur l’avancée de la réflexion économique et sur l’expérience française, l’article explique pourquoi cette voie ne peut connaître qu’une extension limitée. D’un côté, sa mise en œuvre rencontre des difficultés pratiques et convient essentiellement à l’habitat individuel. De l’autre, l’analyse des comportements des agents, que leur motivation soit utilitariste ou orientée par des valeurs, montre également les inconvénients qu’une extension trop forte du système peut produire. Au total, il est souhaitable que la part incitative du tarif reste modeste. Cela peut sembler insuffisant et contradictoire avec le principe même de la tarification incitative, l’article souligne que ce n’est pas le cas. Pour être plus efficace, une stratégie incitative concernant les ménages devrait donc aussi passer par d’autres mécanismes mobilisateurs. À ce niveau, le système de la consigne paraît un bon candidat, car il vise les mêmes objectifs et évite les faiblesses de la tarification incitative.
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