Résumé :
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La critique de la sélection à l’entrée de l’université repose sur une vision misérabiliste des étudiants de milieu populaire et ne remet pas en question les inégalités au sein du système d’éducation. Les conceptions de la justice qui sous-tendent les dénonciations de la sélection restent très largement impensées et, de fait, les auteurs de ces motions et manifestes justifient certaines inégalités, en tolèrent beaucoup, en ignorent d’autres. Fondamentalement, la critique de la sélection apparaît comme une critique méritocratique de la méritocratie. Elle défend un idéal scolaire français fondé sur la croyance dans les diplômes et les concours, en passant souvent sous silence les inégalités des formations et de la valeur sociale et économique des diplômes.
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