Résumé :
|
Le dossier médical partagé (DMP) se met en place en France fin 2018. Il est issu d’un lent processus de réflexions politiques, éthiques, techniques. Il s’agit d’un dossier médical numérique destiné à favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins des patients. En tant que déploiement d’un nouvel outil, il peut être analysé à l’aulne de la philosophie de la technique. Pour notre étude, nous poserons comme principe que le DMP sera mis en place sans anicroche et que la technique est axiologiquement neutre, c’est-à-dire qu’elle n’est ni bien ni mal en elle-même. Notre problématique est d’évaluer les enjeux éthiques pour l’utilisation par les médecins et notre fil conducteur est la question : qu’est-ce qui est partagé dans le DMP ? Après une mise en évidence des principaux enjeux éthiques qui ont conditionné sa conception et la décision de l’étendre en France, nous revisitons la question des antécédents et du diagnostic en tant que jugement. Puis nous nous penchons sur l’utilisation en situation clinique comme étant ou non facteur d’éclipse d’une partie de l’entretien médical. Au travers de ces réflexions, l’enjeu éthique consiste donc à faire que le DMP réponde à ses attentes (bienfaisance) par un bon usage du médecin.
|