Résumé :
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Figure mythique pour les uns et méconnue pour les autres, Auguste Bébian (1789-1839) reflète l’ambivalence d’une histoire des Sourds tantôt reconnue, tantôt ignorée. Dans le sillage de l’abbé de l’Épée, dont la postérité a retenu le nom et qui a démontré l’éducabilité des personnes sourdes à grande échelle, cet homme a pourtant été l’acteur d’un bouleversement sans précédent, qui dépasse en bien des aspects le cadre éducatif. L’objectif de cette recherche sur Auguste Bébian, qui combine de façon inédite éléments biographiques et analyse de sa pensée, n’est pas de déconstruire le mythe, mais au contraire de tenter de décrypter les messages dont celui-ci est porteur, et de saisir ce qu’il nous apprend indirectement sur les Sourds. Né en Guadeloupe en 1789, c’est sur l’autre rive de l’océan Atlantique, en France, que ce personnage-clé a accompli la majorité de son destin. Accueilli à l’Institution nationale des sourds-muets de Paris au tout début du XIXe siècle, sa fréquentation quotidienne des pensionnaires a fait de lui le premier locuteur entendant maîtrisant parfaitement la langue des signes, langue naturelle des personnes sourdes, ainsi que la culture qui lui est inhérente. Devenu enseignant, il n’aura de cesse de défendre la langue des signes en tant que système linguistique à part entière, afin d’éveiller l’intelligence des enfants sourds, dont « nous ne prêtons pas plus attention qu’à la lumière du soleil qui nous éclaire tous les jours » : ses nombreuses publications témoignent d’une considérable modernité, inégalée à ce jour. Dans la chaîne des événements qui conduit les Sourds à l’émancipation, incarnée plus tard par Ferdinand Berthier, cette étude montre combien l’impulsion d’Auguste Bébian fut un maillon déterminant, bien qu’inversement proportionnel à sa discrétion. (4ème de couv.)
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