Résumé :
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La thématique de la santé dans les pays en développement s’est installée progressivement autour d’une succession de paradigmes depuis les années 1950 et les indépendances. Un grand nombre de pays du Sud ont d’abord subi une reproduction sur leur territoire des pratiques et programmes adoptés dans les pays riches. Ces derniers ont souvent été peu adaptés à des pays à dominante rurale où l’emploi salarié est minoritaire et où les pratiques traditionnelles de santé (auto-traitement, recours aux tradi-praticiens…) constituaient le quotidien d’une importance part de la population. En effet, les politiques de santé élaborées au Sud sont le résultat d’expertises axées sur le transfert de connaissances et de technologies apportées par les anciennes puissances coloniales. Les systèmes de santé se créent progressivement mais sont le plus souvent fondés sur le paradigme biomédical de la croyance en une capacité de la médecine occidentale à soigner toutes les affections. A titre d’exemple, la construction d’infrastructures de santé et de facultés de médecine et de pharmacie dans les villes africaines répond alors à un transfert des modèles mis en œuvre au Nord : l’accent est mis sur l’importance du plateau technique, la formation à la biomédecine, la centralisation des centres hospitalo-universitaires dans les villes./..../ Les différents articles de ce numéro illustrent de différentes manières les problèmes posés par l’application de solutions clés en main externes (telles que la couverture santé universelle, la m-santé ou les innovations thérapeutiques) ou de normes mondiales fortement influencées par les rapports de pouvoir globaux (telles que les accords sur les droits de propriété intellectuelle). (extraits de l’introduction)
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