Résumé :
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La souffrance physique comme psychique, après avoir été plus ou moins taboue, s’est imposée dans le débat citoyen et chez les soignants. Banalisée par les médias, elle désigne indifféremment les évènements dramatiques, les difficultés existentielles, sociales et professionnelles. Les initiatives se multiplient pour répondre aux situations de crise alors que les responsables de tout bord dénient les effets pervers de leurs politiques. Nombre de chercheurs et militants soulignent que ces souffrances sont liées aux inégalités sociétales comme aux stratégies économiques. Les contraintes créées par les changements de stratégies, profonds et délétères, dans l’organisation du monde du travail et le déni des compétences deviennent insoutenables. La mise en place de cellules psychologiques, lors d’événements dramatiques, souligne l’importance de lieux où la parole est possible. Cependant, il ne faut pas négliger les liens de solidarité que tissent naturellement les citoyens entre eux. Un marché de la souffrance se développe, sur lequel fleurissent de nombreuses initiatives lucratives : coaching, gestion du stress, et autres « thérapies » plus ou moins fantaisistes, sans compter la consommation médicamenteuse sauvage pour « tenir » et le risque d’addictions aux opiacés. La prise en charge de la douleur s’améliore, mais les soins sont de plus en plus formatés et mécanisés, échelle d’évaluation, protocoles etc. D’autres pratiques non médicales permettent d’accompagner les personnes lors d’évènements marquants tels que naissance, maladie et deuil. Les douleurs de l’accouchement, traditionnellement considérées comme un passage obligé, n’ont pas nécessairement le même impact selon la culture et les expériences des femmes. La souffrance psychique, du fait de sa connotation subjective, est rarement prise en compte car elle n’est pas facilement mesurable et ne répond pas aux critères de tarification à l’acte. Or, la souffrance comme la douleur demandent du temps d’exploration et d’écoute pour être entendues et soulagées.
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