Résumé :
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Face à l’accroissement récent des flux migratoires vers l’Europe, la question linguistique souvent posée en France comme problème ou indicateur d’intégration refait sur face et interroge certains politiques sur les orientations à donner au modèle national républicain en tension. Dans les activités soignantes, la « barrière de la langue » est depuis longtemps pointée comme faisant obstacle à la qualité des soins, tant techniques que relationnels, au même titre que certaines différences culturelles par trop souvent pensées comme irréductibles. Le colloque du 8-9 décembre 2016, intitulé « L’interprétariat en santé : traduire et passer les frontières », organisé conjointement à l’Université de Bordeaux par les responsables de l’association Mana et du Master en anthropologie « Santé, Migrations, Médiations », s’est inscrit comme le 18e colloque de la revue L’autre. Cet évènement scientifique, dont la réflexion était tournée vers l’amélioration des conditions du prendre soin dans un contexte économique et politique tendu à l’échelle nationale autant qu’internationale, a regroupé des praticiens, des cliniciens, des interprètes et des chercheurs de différents champs des sciences humaines et de la santé issus des trois continents européen, américain et africain. La rencontre et les nombreux échanges au sein des 8 ateliers ont permis de dresser un état des lieux des pratiques et des priorités à déployer. Ce dossier regroupe des contributions qui étayent la réflexion entamée quant à la complexité de l’activité. Les textes retenus illustrent des situations et des réalités observées par des études tantôt ciblées sur les interprètes eux-mêmes (en regard de leur neutralité ici interrogée), la nécessaire collaboration interprofessionnelle (dans le cadre du travail en institution de soin) ou encore la fluidité des interactions (favorisée dans le champ spécifique de la santé mentale ou en regard de publics spécifiques tels les enfants). (Introd.)
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