Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC lR0xJmk9. Diffusion soumise à autorisation]. De nombreux comités et groupes de réflexion éthiques se sont constitués dans les établissements de santé et permettent la mise en place d'une éthique instituée à l'origine de légitimes objectivations. Mais face aux conflits et impasses rencontrés dans le soin, le déploiement de la réflexion éthique pensé uniquement sous cette forme peut conduire à la mise en place d'une éthique procédurale à l'origine de machines à guérir hospitalières qui finissent par fonctionner pour elles-mêmes. C'est pourquoi l'éthique instituée doit être complétée d'une éthique instituante au plus près de l'imaginaire individuel et collectif. Cette dernière doit permettre de réintroduire l'événement comme ouverture du champ des possibles, sans que celui-ci soit systématiquement rabattu sur la structure hospitalière et ainsi transformé en événement indésirable qu'il s'agirait d'éradiquer par un dispositif de gestion des risques. Penser l'institutionnalisation de la réflexion éthique consiste à être ouverts au débat car ne disposant pas soi-même de la vérité, et à inventer autre chose qui viendrait trouver son point sublime dans une "dialectique à synthèse ajournée". Cette éthique du point sublime résulte d'une "non-coïncidence" entre une pensée de l'institué et de l'instituant, du cynique et du coquin, du déterminé et de l'indéterminé, de la théorie et de la pratique, du continu et du discontinu, de la structure et de l'événement. (R.A.).
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