Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC BI9R0xEl. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Les patients dialysés, de plus en plus âgés, ont à affronter de multiples complications en fin de vie. La fréquence de l'arrêt de la dialyse, technique de suppléance vitale, dans ces circonstances, est variable d'un pays à l'autre. Le but de cette étude est d'évaluer en France, sur une période de 15 ans, l'impact des lois sur les pratiques concernant la fin de vie en dialyse et d'identifier les étapes du processus de décision. Patients et méthodes : Au total, 1753 patients dialysés ont été inclus entre janvier 1994 et décembre 2009. La variation de la fréquence de l'arrêt de traitement au cours du temps a été rétrospectivement évaluée. L'entretien de dix néphrologues a permis d'identifier l'impact de la loi de 2005 sur six thèmes représentatifs du processus de décision. Résultats : Nous n'avons pas pu démontrer l'influence des différentes lois successives sur la fréquence de l'arrêt de la dialyse. Cependant, nous notons une tendance à une meilleure information du patient et à la prise en compte de sa volonté depuis 2005. L'analyse des entretiens confirme l'intense désarroi des praticiens, confrontés au dilemme de la nécessaire rupture de la fusion patient-machine. Conclusion : Depuis plus de seize ans, le législateur tend à infléchir les pratiques médicales en fin de vie vers un accroissement de l'autonomie du patient, le refus de l'obstination déraisonnable et vers le développement des soins palliatifs. Les différentes lois sur la fin de vie et en particulier la nouvelle loi du 2 février 2016 nous obligent à réinterroger l'usage de nos techniques médicales et à en penser, en équipe transdisciplinaire avec les patients et leur entourage, les fondements éthiques. (R.A.).
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