Résumé :
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Ce séminaire occupe une place à part dans l’enseignement de Lacan, le seul dont il ait pu dire qu’il aurait aimé le rédiger. Cette place d’exception peut se justifier de plusieurs manières ; elle constitue un triple tournant, dans son rapport à Freud, à l’actualité de l’analyse, et aussi à lui- même, c’est-à-dire aux premiers séminaires (de I à VI), marqués par le primat du symbolique et de l’inconscient « structuré comme un langage ». L’accès du sujet à une parole pleine, au déchiffrage de ses symptômes, l’assomption de son histoire dans une visée de vérité était déjà en rupture avec une postérité freudienne qui donnait à la libération du désir « la portée d’un affranchissement et d’un nouvel hédonisme ». Lacan désigne ironiquement de « pastorale freudienne » « ce « chant des sirènes » qui entretient le malentendu, voire l’imposture d’un retour à « une morale naturelle », une réponse renouvelée à la demande de bonheur, « à laquelle nous avons la plus quotidienne affaire », où la libération sexuelle par la levée du refoulement ouvrirait la voie d’une « érotique », conjuguant morale et clinique dans l’accès au stade génital, à l’oblativité, à la réciprocité des désirs.
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