Résumé :
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Les familles constituent un segment croissant et méconnu de la population sans-domicile. Ces familles, définies par la présence d’un enfant mineur accompagné d’au moins un parent, font leur apparition dans les mailles de l’urgence sociale à la fin des années 1990, en maraude ou au bout du numéro d’urgence pour les sans-abri, le 115. Elles bénéficient dès lors d’un traitement prioritaire en matière d’accès à l’hébergement d’urgence : aucun enfant ne doit se retrouver à la rue et la mise à l’abri des familles est, par conséquent, systématique. Par contraste, les personnes prises en charge sans enfant (dites « isolées ») pâtissent du faible nombre de places en structures collectives. Néanmoins, les familles subissent aussi, depuis 2012, une carence d’hébergements. Dans ce contexte de pénurie, les demandes de prise en charge de la part des familles monoparentales semblent toutefois avoir une issue plus souvent positive que celles des couples avec enfant(s). Cet article s’attache à décrire, à partir des données du 115 de Paris, le traitement au premier abord prioritaire des familles monoparentales en contexte de pénurie d’hébergement. (introd.)
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