Résumé :
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Le but de cet article est de comparer les points de vue des soignants sur les médicaments psychiatriques à ceux des familles des personnes atteintes d’un trouble mental. Les résultats indiquent qu’en dépit de certains points de ressemblance, la position des familles à l’égard des psychotropes diffère de celle des soignants. Ces derniers considèrent les médicaments comme un remède rapide, dont la prescription est justifiée par leur efficacité sur les symptômes quotidiens, subjectivement vécus comme pénibles ou invalidants tant pour la famille que pour le malade. Les familles, quant à elles, expriment des attitudes mitigées, voire même paradoxales. Les psychotropes sont tantôt perçus comme solution qui atténue et légitime les comportements déviants, tantôt ils sont considérés comme un élément stigmatisant. Les familles se plaignent aussi du coût élevé des psychotropes ainsi que de leurs nombreux effets indésirables qui condamnent le malade à une mort sans cadavre, une mort sociale. Toutefois, familles et soignants s’accordent à dire que les psychotropes restent indispensables notamment aux moments des crises. (R. A.)
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