Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA R0xrI9pm. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : Le surpoids et l'obésité demeurent des problèmes majeurs de santé publique. Peu d'études ont investigué les représentations et les perceptions des individus présentant un excès de poids, en particulier au sein de la population générale. L'objectif de la présente étude est de combler cette lacune en permettant aux personnes concernées d'exprimer leurs sentiments et expériences au sujet de leur poids, ainsi que d'évaluer l'ampleur de l'indice de masse corporelle en tant que déterminant de ces éléments de perception. Méthodes : Un total de 4155 personnes a pris part à cette étude exploratoire menée en Wallonie (Belgique). Un questionnaire "en ligne" a été utilisé pour collecter les données. Les paramètres investigués étaient : caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques, perception de la santé, qualité de vie, perceptions des régimes, engagement dans une démarche de perte ou de maintien du poids et objectifs de perte de poids. L'influence de l'indice de masse corporelle a été considérée, d'une part, en regardant comment les variables susmentionnées évoluaient en fonction de la catégorie d'indice de masse corporelle investiguée, d'autre part, comme variable de médiation dans la relation entre le statut de classe sociale et ces mêmes variables. Résultats : Une large majorité (87,5%) des répondants présente un surpoids (32,2%) ou une obésité (classe I 29,9%, classe II 14,8%, classe III 10,6%). La perception de la santé se détériore avec l'indice de masse corporelle (p<0,0001). Les personnes obèses de classe III ont plus de risque (OR=5,9 - IC 95%) que les individus de poids normal de qualifier leur santé de "mauvaise". La qualité de vie physique et psychologique rapportée par les participants diminue aussi avec l'indice de masse corporelle (p<0,0001), en particulier la qualité de vie physique. La proportion de répondants ayant une perception négative des régimes (notamment pour "agressivité", "prise de poids" et "impossibilité") augmentent avec le niveau d'indice de masse corporelle, tout comme les objectifs de perte de poids. Les individus en surpoids et obèses de classe III déclarent vouloir perdre respectivement 13% et 34% de leur poids initial. Un rôle de médiation partielle de l'indice de masse corporelle a été identifié dans la relation entre le statut social et les variables d'intérêt. Conclusions : Les résultats de la présente étude réalisée auprès de la population générale viennent confirmer les résultats de précédentes travaux. Pris dans leur ensemble, ils mettent en exergue la résignation et le sentiment d'impuissance croissant que peuvent ressentir les individus obèses par rapport à leur situation, et ce, d'autant plus que l'indice de masse corporelle augmente. Cela montre la nécessité d'une prise en charge adaptée telle que le préconise l'éducation thérapeutique.
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