Résumé :
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"Tuez-moi sinon vous êtes un assassin", telle est l'injonction que Kafka, miné par la maladie, adresse à son médecin. De la même façon, une part non négligeable de la population revendique le droit -auquel l'opinion semble au demeurant favorable- d'être "aidée" à mourir. Mais, au-delà de l'aspect juridico-éthique du problème, comment comprendre qu'un individu en appelle à la solidarité sociale pour échapper au social et à ses solidarités ? Emergence d'une citoyenneté létale ? Existence d'un "courant suicidogène" ? Evitement de la souillure (des états intermédiaires entre vie et mort) ou de la honte provoquée par la dégradation ? A moins qu'il ne s'agisse plus fondamentalement d'une certaine propension au sacrifice. Telles sont quelques-unes des hypothèses apparues lors de l'enquête -la première du genre- conduite auprès des membres de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. (R. A.)
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