Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSMIP I7R0xHGt. Diffusion soumise à autorisation]. Américaine à l'origine, la problématique des perturbateurs endocriniens (PE) s'est rapidement internationalisée. Ce processus reste cependant largement à comprendre. Pour l'explorer, la piste suivie dans cet article est celle du double mouvement de généralisation et de localisation sous-jacent à cette internationalisation. En s'appuyant sur une recherche comparative États-Unis/France portant sur la façon dont la trajectoire des PE s'inscrit dans une histoire de longue durée de la santé environnementale, l'article analyse ainsi les débuts de la trajectoire française de la problématique PE. Les évènements pris pour cible sont ceux qui sont intervenus avant 2007, c'est-à-dire bien avant que les PE ne deviennent un objet de controverses visibles dans le dernier tiers des années 2000, avec l'investissement de plus en plus important d'un ensemble hétéroclite d'associations militant sur des problèmes de santé environnementale et la montée en puissance des débats sur le bisphénol A. Nous remettons en cause l'idée courante selon laquelle l'introduction des PE en France a été le seul fait des milieux médicaux s'intéressant aux problèmes d'infertilité masculine. Nous montrons aussi que ces développements précoces révèlent l'existence d'une phase publiquement "invisible" d'appropriation et de configuration du problème des perturbateurs endocriniens révélatrice d'un régime français d'expertise des problèmes de santé environnementale et de gestion des risques chimiques qui fait largement appel aux collaborations entre l'État, les industriels et les chercheurs académiques. Ce faisant, l'article analyse les caractéristiques du premier dispositif français d'expertise et de recherche sur les PE et ses spécificités au regard de la trajectoire américaine. (résumé d'auteur).
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